La découverte de ce procédé de réception est attribuée à Lucien Lévy en 1918. Il faudra attendre la fin des années 1920 pour que ce dispositif soit mis à la portée du grand public.   C'est le procédé encore employé sur les récepteurs actuels (radio, TV,...).   Le mot le mot "superhétérodyne" n'est plus utilisé, on préfère parler de "changement de fréquence". PRINCIPE DU SUPERHETERODYNE : LE CHANGEMENT DE FREQUENCE Publicité dans “La science et la Vie” N°89 - Novembre 1924    Le but est de convertir la fréquence d’un émetteur en une autre fréquence beaucoup plus facile à amplifier.    Sur les premiers “supers”, on convertissait la fréquence de l’émetteur que l’on voulait recevoir en 55kHz, fréquence bien adaptée aux triodes de l’époque (vers 1925), ce qui permettait d’obtenir une grande sensibilité et une sélectivité inégalée par rapport autres procédés. LE MELANGEUR   Dans les premiers étages du récepteur, on "mélange" la tension du circuit d'antenne avec la tension d’un générateur sinusoïdal, l'oscillateur local (autrefois les mots “oscillateur” et “hétérodyne” étaient synonymes).   Le mot "mélange", n'évoque pas une opération bien précise. Pendant longtemps on a effectivement mélangé ces deux tensions n'importe comment et les résultats obtenus dans les années 1920 n'ont pas convaincu les auditeurs : sifflements, distorsions, nombre important de réglages...    A l’origine, le “superhétérodyne” était un récepteur compliqué, réservé aux spécialistes, contesté pour sa qualité sonore, mais très sensible et sélectif.   Récepteur DUCRETET RM7 - 1926 - 13 boutons en façade et des bobines à changer à l'intérieur pour les diverses gammes d'ondes   En théorie le “mélange” idéal est la multiplication.   La courbe rouge ci-dessous représente le résultat de la multiplication de la tension Vant provenant de l’antenne par la tension Vosc de l’oscillateur local.   Le schéma ci-contre, montre que l’on peut considérer le résultat de la multiplication (courbe rouge), comme la somme de deux tensions de fréquences différentes (courbes noires)   En règle générale, la multiplication d’une tension de fréquence f1 par une tension de fréquence f2, produit une tension de fréquence (f1 - f2) plus une tension de fréquence (f1 + f2)     Ne doutons pas que tous les spécialistes en mathémathiques auront reconnu dans ces explications graphiques, des formules qui se trouvent dans tous les manuels de trigonométrie :                sin a x sin b = 1/2 (cos (a - b ) - cos (a + b))                 ou              cos a x cos b = 1/2 (cos (a - b) + cos (a + b)) MOYENNE FREQUENCE (dite aussi FREQUENCE INTERMEDIAIRE)   Le multiplicateur est suivi d'un amplificateur sélectif réglé sur une fréquence fixe : l'étage Moyenne Fréquence qui permet de sélectionner un émétteur particulier.   EXEMPLE -  L'étage moyenne fréquence est accordé sur  fMF = 135 kHz  (fréquence utilisée vers 1935) . Pour fosc = 800 kHz, une station qui émet sur la fréquence  fant = 665 kHz produira, après multiplication, une composante de fréquence 800 - 665 = 135 kHz qui sortira amplifiée de l’étage Moyenne Fréquence.   La fréquence de 665 kHz de l’émetteur a été convertie en 135 kHz   AVANTAGES :  - Pour sélectionner un émetteur particulier de fréquence fant, il suffit de modifier la fréquence de l’oscillateur local de telle sorte que la différence : fosc - fant = 135 kHz.  - La fréquence d'accord de l'étage Moyenne Fréquence est fixée une fois pour toutes et on peut optimiser sa courbe de sélectivité (bande passante idéale de 9 kHz) qui restera valable quelle que soit la station écoutée. FREQUENCE IMAGE   En réalité, un récepteur réglé comme indiqué au paragraphe précédent (fosc = 800 kHz) peut recevoir 2 stations distinctes, celle dont la fréquence est 665 kHz comme prévu, mais aussi une station de fréquence 935 kHz.   En effet, après le mélangeur, une telle fréquence produit une composante à 935 - 800 = 135 kHz  qui sera aussi amplifiée par l’étage Moyenne Fréquence.   Cette fréquence non désirée est la “fréquence image” de la fréquence recevoir.   On doit éliminer la fréquence image, avant l’étage mélangeur. Un circuit d’antenne accordé sur la fréquence à recevoir permet d’affailir suffisemment la fréquence image. Ce circuit est appelé “Présélecteur”. SCHEMA DE PRINCIPE DEFINITIF :   Le présélecteur, dont l’accord est réglée par le condensateur variable "CVaccord" permet de sélectionner la station que l'on veut recevoir et d'éliminer la fréquence image de cette station.   Le présélecteur n'intervient pratiquement pas dans la sélectivité globale du récepteur. Son rôle n'est que de séparer deux fréquences relativement éloignées (2 x fMF = 270 kHz dans l'exemple ci-dessus). C’est l’étage Moyenne Fréquence qui détermine les qualités de sélectivité du récepteur pour séparer deux émetteurs de fréquences voisines.   Un montage typique des années 1950   On reconnait l'amplificateur Moyenne Fréquence au deux transformateurs qui assurent les liaisons et la sélectivité de cet étage.   Depuis l'apparition des lampes à grille écran (tétrodes, penthodes) , une seule lampe suffit pour donner à l’étage Moyenne Fréquence un gain très important.