6 LA T.S.F  [ 7 ] 7.1 - LA LAMPE A ECRAN   Certes la bigrille est toujours en faveur et le montage en vogue est le changeur de fréquence par lampe bigrille.   Remarquons au passage que la bigrille était une lampe essentiellement Européenne, ignorée aux U.S.A.   Quelques postes récepteurs sont pour la première fois équipés pour la partie moyenne fréquence de lampes "à grille écran".   Ils sont en petit nombre et il y a à cela une raison bien simple, ces lampes ne sont pas encore fabriquées en France (mais par Philips Hollande) et représentent à quelques Francs près quatre fois le prix d'une triode. Mais elles ont un avantage considérable sur les triodes celui de leur amplification plus de 10 fois supérieure.   7.2 - LE ROUGE ET LE NOIR   Désolé, il ne s'agit pas du roman de Stendhal, mais de la normalisation des pièces détachées et accessoires de T.S.F.   Les constructeurs doivent se conformer à l'avenir aux normes définies par les travaux du Syndicat Professionnel de l'Industrie Radioélectrique (SPIR). S'attarder sur les dimensions des ferrets carrés, des cosses à fourche ouverte et autres visseries diverses serait fastidieux, mais à côté du +80V rouge et - 4V noir, nous pouvons noter : Poste récepteurs,  * couleur des cordons d'alimentation :    +120V : rouge et vert,    +80V   : rouge,    +40V   : rouge et blanc,    +4V     : rouge et bleu,    -80V    : noir et bleu,    -4V      : noir. * couleur des cordons de polarisation :    + : rouge et marron,    -  : noir et jaune.   L'extrémité des cordons extérieurs des haut-parleurs, diffuseurs et écouteurs, ainsi que les bouclettes terminales ainsi que les bouclettes terminales de ces mêmes appareils sont soumises aux mêmes règles ; le rouge étant toujours le +, la couleur noire étant réservée au -.   Ce n'est qu'un début, mais déjà cette simplification va servir le constructeur et l'amateur. Dès que cette normalisation sera vraiment appliquée, (le SPIR donne comme date limite le 1er octobre 1929) la tâche des dépanneurs se trouvera facilitée.     Difficile parfois de s’y retrouver pour relier un poste avec ses batteries d’alimentation !   La “grille écran” vue par Curiosus et Ignotus dans “La Radio... mais c’est très simple (AISBERG) 7.3 - CONDITIONS DE RECEPTION   Nous n'en sommes pas encore, en 1928, au poste qui s'adapte à toutes les conditions de réception.   N'importe quel poste ne fonctionne pas parfaitement n'importe où. C'est encore avec une bonne antenne extérieure unifilaire, bien isolée, bien dégagée, de 25 à 30 mètres de longueur que nous aurons la meilleure réception.   L'écoute au casque d'écouteurs tend à disparaitre sauf bien entendu pour les radio-amateurs ou les "galéneux", mais notre bonne antenne nous permet, avec 3 lampes seulement (1 HF, 1 Détectrice et 1 BF) une écoute confortable sur petit haut-parleur des postes d'émission puissants ou peu éloignés.   Si le diffuseur semble avoir pris l'avantage, le haut-parleur à pavillon col de cygne (BRUNET, LELAS, ...) se trouve encore accompagnant certains récepteurs bon marché.   Les postes proposés aux auditeurs sont en général montés avec des pièces détachées d'excellente fabrication, la camelote est heureusement en train de disparaître.   En règle générale, le poste récepteur est encore alimenté par de bons accumulateurs accompagnés d'un rechargeur, il est équipé d'un diffuseur séparé (exception faite pour les meubles T.S.F.), par la simplicité des réglages et de ses formes, par le fini de sa présentation, par une assez bonne reproduction musicale, le récepteur de 1928 va procurer à la T.S.F. de nombreux adeptes.   7.4 - LE MEUBLE - LE PICK-UP   Ce salon de 1928 va rappeler au grand-public, que si l'habit ne fait pas le moine, un appareil récepteur placé dans une belle ébénisterie, dans un meuble où se loge le haut-parleur et ou se dissimulent les batteries d'accumulateurs à tout de même fière allure et peut prétendre tenir sa place à coté d'un mobilier de choix. D'autant plus que le pick-up est cette année un article de grande diffusion (chez GAUMONT, ARC-RADIO, BROWN, THORENS, ...).    Des meubles de luxe (GAVEAU,...) incluent le phonographe entrainé par un moteur électrique et le poste de T.S.F. dont la basse fréquence est conçues spécialement pour le pick-up. Hélas, il faut bien dire que le prix de ces ensembles, de l'ordre de 15 000 à 20 000 Francs ne les mets pas à la portée de l'amateur moyen. Aussi, à l'aide d'un pick-up qu'il va relier à l'entrée de l'amplificateur BF de son récepteur de T.S.F., notre amateur va pouvoir faire goûter à toute sa famille les joies du charleston et du black-bottom, il écoutera les derniers enregistrements de messieurs BACH et LAVERGNE à moins qu'il ne préfère monsieur Georges THILL dans "Paillasse" ou "La Tosca".    Ainsi, par temps d'orage, le jour ou les “atmosphériques” sont particulièrement virulents au point de couvrir jusqu'à rendre impossible toute réception, même des postes locaux, le plaisir de cette distraction qu’est devenue l'audition vulgarisée par la T.S.F. ne lui est pas refusé.  7.5 - ECHOS La T.S.F. moderne - Août 1928.   Aucun progrès n'est à signaler dans les émissions de notre poste national (hélas). Les harmoniques, toujours aussi nombreux continuent d'exercer leur ravages sur la gamme des petites ondes et empêche pratiquement, à Paris, le réception des émissions lointaine. On ne voit cela qu’en France. T.S.F. moderne - Juillet 1928.   A Lyon, lors de la campagne électorale dernière, M. HERRIOT fit en place publique un match oratoire avec un de ses concurrents à l'aide de puissants haut-parleurs. Le public applaudissait l'un ou l'autre des haut-parleurs suivant la valeur de l'argument choisi en réponse.  Les candidats sont sûrs, par ce procédé, de ne pas risquer les conséquences fâcheuses de la nervosité des auditeurs.